C’est
en toi que s’entend le bruit sourd du souffle cynique de Protée. Changer de
formes, d’essence, de perception… perdre son âme, ne plus avoir de corps, ou
n’en avoir jamais eu !
Le
regard qu’il pose sur la foule est plein de dédain, de haine, d’envie. Il les
transperce tous, eux, livides, si simples à lire. Que leurs positions sont
futiles ! L’espace ne leurs appartient pas, ils ne sont qu’une coque
fragile d’où suppure leur existence… si courte. Moi, je n’ai plus de moi… je
suis tous, alors personne. La connaissance du tout me conduit à ma propre
ignorance. Je suis perdu au fond, sans lumière. Est-ce que j’existe ? Le
caméléon mysanthrope se dissimule derrière les
autres, pour vivre… et se nourrir.