Les fondements de l’éthologie : K. Lorenz, Ed° Champs-Flammarion, 1978 (1984)

 

p. 20 : « (...) les notions d’inné et d’acquis étaient aussi bien définies que celles de génotype et de phénotype. Quant à la thèse selon laquelle l’oiseau apprendrait dans l’oeuf et l’embryon de mammifère dans l’utérus des comportements « adaptés » à leur futur environnement, ma femme avait trouvé une formule; « c’est comme si l’on parlait d’apprendre à faire du ski sans neige ». »

 

p. 20 : « (...) si l’apprentissage produisait comme il le faisait effectivement des comportements favorables à la conservation de l’espèce, c’est qu’il reposait toujours sur un programme établi phylogénétiquement. »

 

p. 43 : « Lorsque que nous demandons : « Pourquoi le chat a-t-il des griffes pointues, recourbées et rétractiles ? » et que nous répondons sommairement : « Pour attraper les souris », cela ne veut pas dire que nous croyons à une finalité inhérente à l’univers et à l’évolution organique. Ce srait plutôt une forme abrégée de la question suivante : « Quelle est la fonction dont la valeur pour la conservation de l’espèce a donné aux félins prédateurs (Felidae) cette forme de griffes ? » Colin Pittendrigh a qualifié cette analyse de l’adaptation favorable à la conservation de l’espèce de téléonomie pour bien distinguer ce type d’attitude d’une téléologie mystique comme l’on distingue l’astronomie de l’astrologie. »

 

p. 55 : « On commet donc une erreur méthodologique fondamentale dès lors que l’on tente d’isoler expérimentalement ou même seulement par la pensée une relation causale que l’on étudie seulement dans un sens. »

 

p. 59 :  « (...) nombre de scientifiques par ailleurs très brillants qui, par extrême souci d’« objectivité » et d’« exactitude », croient devoir éliminer les facultés perceptives de leur démarche méthodologique. L’inconséquence de cette attitude consiste à admettre la valeur scientifique de la perception lorsqu’il s’agit de compter lire un résultat sur un instrument de mesure alors qu’on refuse de reconnaître cette même valeur lorsqu’il s’agit de l’observation directe d’un phénomène naturel. »

 

p. 63 : « La perception est un appareil de calcul qui dépasse de loin en complexité toutes les calculatrices de fabrication humaine. Son extraordinaire puissance réside dans sa faculté d’enregistrer un nombre incalculable de données, un nombre incalculable de relation entre ces données et d’en tirer les lois abstraites qui leur sont inhérentes. »

 

p. 79 : « Il n’est pas un seul mode de comportement d’une quelconque espèce animale qui s’explique autrement qu’en corrélation avec l’écologie de l’espèce en question. Ces principes valent même pour la pathologie du comportement, et nul n’ignore que le pathologique ne saurait se définir sans référence à des concepts écologiques. »

 

p. 95 : « Sous prétexte que « the big science » (« la science avec un S majuscule ») se fonde sur les mathématiques analytiques, beaucoup d’entre nous ont tendance à juger de l’« exactitude » et, par là même, de la valeur de tout résultat scientifique en fonction de la part qu’ont prise les opérations mathématiques dans l’obtention de ce résultat. Lorsqu’on pense que la mathématique est la seule source légitime de tout savoir, on doit logiquement fonder toute sa connaissance sur elle, autrement dit mener sa recherche sans utiliser les autres fonctions cognitives que l’homme a développées au cours de la phylogenèse pour s’adapter à son environnement.

Le physicien est loin d’avoir une conception aussi limitative de ses propres facultés cognitives. Werner Heisenberg lui-même a souligné que les lois de la logique et de la mathématique n’étaient pas des lois naturelles régissant l’environnement extra-subjectif de l’homme mais des lois commandant une certaine faculté cognitive de l’homme, même si cette faculté était capitale pour la compréhension de la plupart des processus naturels. Heisenberg accorde également à la perception des formes - qu’il nomme intuition - la place qui lui revient parmi les fonctions cognitives. »

 

p. 301 : «  (...) on comprends aisément le danger que pourrait représenter pour la conservation de l’espèce la possibilité pour tout autre comportement d’exercer le moindre effet inhibiteur sur le comportement de fuite (...) Pour de brèves périodes, la pulsion d’attaque, la « fureur », peut réduire au silence toutes les autres motivations, y compris celles de la fuite. »

 

p. 305 : Deuxième partie, VII, 4. : « l’activité substitutive » : ritualisation de comportement signifiant à l’autre l’état de frustration suite à la non-expression d’un comportement.

 

p. 317 : « (...) il n’y a pas de proccessus téléonomique d’apprentissage qui ne repose sur un mécanisme programmé phylogénétiquement et contenant une grande quantité d’information innée. » Et vice-versa ?

 

p. 337 : Troisième partie, I, 5. : « réactions d’évitement acquises par traumatisme ».

 

p. 338 : Troisième partie, I, 6. : « l’empreinte » : « L’une des particularités de l’empreinte réside dans le fait qu’elle est phylogénétiquement « programmé » pour une période très précise de la vie ontogénétique de l’individu, période au cours de laquelle le jeune organisme attend en quelque sorte certaines configurations de stimuli déclencheurs inconditionnés et les associe instantanément pour former une unité avec des stimuli en eux-mêmes non déclencheurs qui se présentent en même temps. (...) il y a aussi des comportements, comme la capture chez de nombreux rapaces, qui se développent par un caractéristique mécanisme d’empreinte sur un objet donné.» et la suite...

 

p. 343 : Troisième partie, I, 7. : « l’inhibition conditionnée » : exemple chez le chien avec le comportement de chasse.

 

p. 344 : « Du fait que l’établissement d’une inhibition de ce type ne permet plus au comportement en question de se manifester très rarement,  ou lui interdit totalement de se manifester, il peut en résulter une augmentation pathologique de la pulsion correspondante, en particulier lorsqu’elle est la seule forme d’expression d’un PAS (Potentiel d’Action Spécifique) qui s’accumule. »

 

p. 350 : l’apprentissage dans les théories béhavioristes : conditionnement S ou apprentissage passif ( = apprentissage par sélection d’un stimulus), et conditionnement R ou conditionnement « opérant » ( = apprentissage par sélection d’un comportement ).

 

p. 352 : le renforcement périodique des apprentissages (conditionnements) sinon oubli : Est-ce que ne peut expliquer les problèmes comportementaux dus à l’âge chez le chien. Moins d’insistance de la part des maîtres. Arrêt de l’utilisation dans le travail, donc plus de « déviation » des comportements prédateurs, alors expression redirigée.

 

p. 361 : Troisième partie, IV, 4. : « l’aversion conditionnée », et suite 5. : « l’action conditionnée ».

 

p. 370 : « (...) les chats s’arrêtaient immédiatement de prendre de l’alcool dès qu’ils étaient de la situation de stress. A ce moment-là le fait de s’occuper à résoudre des petits problèmes avait un effet curatif, bien meilleur que le repos complet. »

 

p. 398 : « (...) la différenciation et la fréquence du jeu sont en corrélation avec l’aptitude à l’apprentissage moteur et avec la libre disposition de mouvements volontaires. »