J. P. Digard : « L’homme et les animaux domestiques : anthropologie d’une passion », Ed° Fayard, Coll° Le temps des sciences, 1990.

 

-         « (…) nos animaux domestiques (…) dans notre pays (qui détient presque le record mondial dans ce domaine), ils sont 35 millions, répartis dans 55% des foyers, dont 9 millions de chiens et 7.5 millions de chats, qui consomment à eux seuls autant de viande que tous nos voisins espagnols réunis et représentent 1% du budget des ménages, soit 20 milliards de francs par an… » p. 12-13

 

-         « chaque fois que nous entendons dire : de deux choses l’une, empressons-nous de penser que, ded deux choses, c’est vraisemblablement une troisième. » Jean Rostand, Esquisse d’une histoire de la biologie. p. 19

 

-         « Les préhistoriens définissent aujourd’hui la domestication comme un « ensemble de modifications dans les rapports des groupes humains avec les espèces végétales et animales, qui ont eu pour effet de substituer à un exploitation sans contrepartie (prédation) une relation symbiotique dont ces espèces tirent elles-mêmes profit. Les ressources disponibles sont ainsi sensiblement augmentées : on entre dans une économie de production. » » p. 64

 

-         « Le point de vue le plus communément admis en la matière est celui des zoologistes. Ceux-ci reconnaissent comme animaux domestiques « vrais » les espèces qui se reproduisent en captivité-« sous la main de l’homme », disait plus largement et plus justement Isidore Geoffroy Saint-Hilaire- et qui se distinguent des espèces sauvages de souche par des caractères génotypiques et phénotypiques résultant d’une sélection prolongée et délibérée de la part de l’homme. » p. 85

 

-         « C’est ainsi qu’au lieu d’adapter la méthode expérimentale à l’animal, on a créé un semblant d’animal convenant à l’appareil expérimentale. » à propos du rat blanc de labo. p. 93

 

-         « En gros, pour les « behavioristes », l’apprentissage se limite aux comportements acquis en réponse ou par conditionnement à des stimuli externes ; les « cognitivistes » ont une vision beaucoup plus complexe des choses : pour eux, les facultés d’apprentissage sont à mettre en rapport avec l’existence d’une pensée animale. » p. 98

 

-         « Car enfin, si tant d’éminents chercheurs, depuis plus d’un siècle, ont échoué à définir la domestication (exception faite de ses formes les mieux caractérisées), n’est-ce pas parce que la domestication est, d’une certaine façon, indéfinissable ? Ne faut-il pas, dans ces conditions, pour sortir de l’impasse, choisir la voie opposée à celles d’un « substantialisme dynamique » et appliquer à la domestication ce que Claude Lévi-Strauss écrivait de l’identité, à savoir qu’elle est « une sorte de foyer virtuel auquel il nous est indispensable de nous référer pour expliquer un certain nombre de choses, mais sans qu’il ait jamais d’existence réelle » ? Je ne suis pas loin de le penser. » p. 102